Proposition de loi : bientôt la fin des boucheries chevalines en France ?

Paris, le 13 novembre 2025 — Une proposition de loi choc vient d’être déposée au Sénat par Mme Samantha Cazebonne, sénatrice représentant les Français établis hors de France, et visant à opérer un changement majeur dans le statut juridique du cheval en France. Ce texte propose sans détours de bannir l’hippophagie et de reclasser le cheval de la catégorie des animaux de rente à celle des animaux de compagnie.

Une évolution des mentalités et des sciences

L’initiative de Mme Cazebonne s’appuie sur une profonde évolution de la perception qu’ont les Français de l’animal équin.

  • Le Déclin de l’Hippophagie : Le constat est sans appel : en 2013, près de 18 % des Français consommaient de la viande chevaline, contre seulement 4,5 % aujourd’hui. Cette chute spectaculaire témoigne d’une désaffection croissante pour la consommation de cet animal.
  • Le Partenaire, Plus que la Rente : La proposition souligne que les Français considèrent de plus en plus le cheval comme un partenaire, à l’instar du chien, et non plus comme un maillon de la chaîne alimentaire.
  • Les Chiffres du Bien-être Animal : Un sondage IFOP de 2022 pour la Fondation Brigitte Bardot révèle que plus de 87 % des Français sont favorables à la reconnaissance d’un statut d’animal de compagnie pour le cheval, en phase avec les connaissances scientifiques sur ses capacités cognitives et émotionnelles.
  • La Réalité des Abattoirs : Malgré cette évolution, le texte dénonce la persistance de l’abattage : en 2024, plus de 3 984 chevaux (incluant anciens chevaux de club ou de course, juments gestantes, et poulains) ont été conduits aux abattoirs, souvent élevés dans le seul but d’être consommés.

« En 2025, il n’est plus acceptable que le cheval soit réduit à un morceau de viande. C’est un partenaire, un ami qui mérite que sa protection soit renforcée. »Exposé des motifs de la proposition de loi.

Les deux axes majeurs du texte de loi

La proposition de loi s’articule autour de deux articles principaux visant à transformer radicalement le rapport légal de la France au cheval :

Article 1 : Le changement de statut juridique du cheval

Le texte propose de modifier le Code rural et de la pêche maritime pour que le cheval soit reclassé de la catégorie des animaux de rente à celle des animaux de compagnie.

Cette modification est essentielle car elle :

  • Reconnaît de façon claire la sensibilité de l’animal.
  • Établit sa reconnaissance pour son utilité sociale, et non plus seulement pour sa valeur économique.

Article 2 : L’interdiction de l’hippophagie

Cet article est le plus ferme et le plus attendu par les défenseurs des animaux : il vise à exclure strictement et sans dérogation possible le cheval de la chaîne alimentaire.

Concrètement, l’article 2 interdirait :

  • L’abattage du cheval.
  • Sa transformation en viande commercialisable.
  • Toutes les opérations de production et de vente de viande chevaline.
  • L’export de chevaux vivants à des fins d’engraissement et d’abattage.

Cette mesure signifierait de facto la fin de l’activité des boucheries chevalines en France.

🌍 Un signal européen ?

Mme Cazebonne estime que l’adoption de ce texte serait un « acte fort » dont la France pourrait être fière, alignant sa législation sur le tabou existant dans de nombreux pays (comme le Royaume-Uni, les États-Unis, l’Inde ou le Brésil). La sénatrice espère que cette loi française « ouvrira également, à n’en pas douter, la voie vers un changement similaire au niveau européen. »

Cette proposition de loi, répondant à une attente citoyenne croissante en matière de bien-être animal, est désormais soumise au processus législatif et pourrait, si elle devait être adoptée, marquer un tournant historique dans la relation entre l’Homme et le cheval en France.

Source : Sénat, proposition de loi n° 105.

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