L’étiquetage et la traçabilité de la viande bovine sont des piliers de la transparence alimentaire. Ils garantissent au consommateur une information claire et fiable sur l’origine du produit. La Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) veille à l’application stricte de cette réglementation, essentielle pour la bonne information de tous.
Les règles d’étiquetage obligatoires en un coup d’œil
Depuis l’an 2000, l’étiquetage de l’origine de la viande bovine crue est une obligation réglementaire au niveau européen. Cette exigence s’applique à tous les lieux de vente : boucheries, grandes surfaces, et plateformes en ligne.
Mentions obligatoires pour la viande bovine (hors hachée)
Pour assurer une traçabilité complète de l’animal au consommateur, les viandes bovines, qu’elles soient préemballées ou vendues au détail sur les étals de boucherie, doivent comporter les informations suivantes :
- Numéro de lot : un numéro ou code de référence qui permet de lier le produit à l’animal ou au groupe d’animaux dont il est issu.
- Pays d’abattage et son numéro d’agrément.
- Pays de découpage et son numéro d’agrément de l’atelier.
- Pays de naissance de l’animal.
- Pays d’élevage de l’animal.
- Pays d’abattage de l’animal.
💡 Cas particulier de la mention « Origine »
La mention simplifiée « Origine : [Pays] » ne peut être utilisée que si l’animal est né, élevé et abattu dans le même pays.
Dispositions spécifiques à la viande hachée
La viande hachée bénéficie d’une réglementation légèrement allégée en matière de traçabilité des établissements, mais l’information sur l’origine des étapes clés reste obligatoire.
Les mentions requises sont :
- Le numéro ou code de référence (numéro de lot).
- Les pays de naissance, d’élevage et d’abattage.
- Le pays d’élaboration (hachage).
De même que pour les autres viandes, si toutes ces opérations sont effectuées dans un même pays, la mention « élaboré en » suffit, et peut être remplacée par « origine ».
Obligation d’information dans la restauration
L’obligation de transparence s’étend au-delà des points de vente au détail. Tous les établissements de restauration, qu’il s’agisse de restaurants, de cafés, d’établissements de restauration rapide ou de la restauration collective (cantines universitaires, hôpitaux, etc.), doivent indiquer de manière claire et lisible l’origine de la viande bovine servie à leurs clients.
Les mentions volontaires : gage de qualité et de loyauté
Les professionnels peuvent ajouter des informations complémentaires sur l’étiquetage, appelées mentions volontaires (par exemple, sur l’origine locale, le mode d’élevage, ou l’adhésion à une démarche de qualité comme « Bleu-Blanc-Cœur »).
Toutefois, ces mentions sont strictement encadrées : elles doivent être objectives, compréhensibles pour les consommateurs et vérifiables par les autorités de contrôle.
Allégations sur la race : exiger la loyauté
L’information relative à la race bovine doit être particulièrement loyale pour ne pas induire le consommateur en erreur :
- Un animal est considéré de la race de ses deux parents.
- En cas de croisement, l’opérateur doit l’indiquer clairement.
- S’il s’agit d’un croisement entre deux races à viande, la mention peut faire référence à l’espèce de l’un des parents (ex. : « croisé Aubrac »).
- En revanche, si les parents sont de types raciaux différents (par exemple, race à viande et race laitière), l’allégation ne peut pas valoriser uniquement le parent de race à viande (ex. : la mention « croisé Charolais, mère laitière » est exigée plutôt que seulement « croisé Charolais »).
La notion de « type racial » (races à viande, laitières, ou mixtes) est définie selon la méthodologie ci-dessous, reconnue par la DGCCRF et élaborée par l’Interprofession du Bétail et des Viandes (Interbev) :
|
Type des parents |
Laitier |
Mixte |
Viande |
Croisé |
|
Laitier |
Laitier |
Mixte |
Viande |
Laitier |
|
Mixte |
Mixte |
Mixte |
Viande |
Mixte |
|
Viande |
Viande |
Viande |
Viande |
Viande |
|
Croisé |
Laitier |
Mixte |
Viande |
Défini par l’abattoir en fonction de la carcasse |
Source : DGCCRF, communiqué du 7 août 2025.
