PLF 2026 : il faut sauver les chambres d’hôtes !

Un amendement au Projet de Loi de Finances (PLF) 2026 vient d’être adopté en commission des finances et pourrait marquer un tournant important pour les quelque 20 000 chambres d’hôtes françaises actuellement dans la détresse. L’objectif est clair : différencier fiscalement les chambres d’hôtes des meublés de tourisme traditionnels et, surtout, revenir à un cadre fiscal beaucoup plus favorable à leur développement.

La justification : sauvons les chambres d’hôtes !

L’amendement s’appuie sur les distinctions fondamentales qui existent entre les chambres d’hôtes et les meublés de tourisme. Les premières sont intrinsèquement liées à la résidence principale du loueur ou à une dépendance, une condition légale qui empêche leur usage pour la spéculation immobilière intensive.

Le porteur de l’amendement souligne en outre le rôle essentiel des chambres d’hôtes, souvent la seule solution d’hébergement à la nuitée en zone rurale. Elles contribuent ainsi directement à la lutte contre la désertification et représentent une activité économique vitale pour de nombreux ménages.

De plus, elles incarnent une véritable spécificité culturelle française : valorisation du savoir-vivre et du savoir-accueillir français, mise en avant de la gastronomie et des cuisines de terroir, et participation à la préservation du patrimoine via l’entretien de bâtisses de caractère.

Le statu quo fiscal actuel, qui applique les mêmes règles qu’aux meublés de tourisme, est perçu comme une menace sérieuse pour la survie de ce modèle économique unique. Les chambres d’hôtes se retrouvent « victimes collatérales » d’une législation visant à encadrer la prolifération des meublés de tourisme.

Les points-clés de l’amendement

Le point central de cet amendement, qui change radicalement la donne pour les exploitants, est d’inscrire sans ambiguïté et une bonne fois pour toutes dans le code de tourisme que « les dispositions applicables aux meublés de tourisme ne s’appliquent pas aux chambres d’hôtes », et que celles-ci relèvent « d’un régime fiscal distinct« .

Dans le même temps, s’agissant de l’application du régime micro-BIC, le code général des impôts serait modifié afin de créer un plafond de chiffre d’affaires et un abattement spécifiques aux chambres d’hôtes. Ceci permettrait de revenir au plafond de 188.700 € et à l’abattement de 71 % (au lieu de 77.700 € et 50 % aujourd’hui).

Selon l’amendement, ces mesures :

  • Réduiraient drastiquement la complexité administrative et les coûts de gestion (comptabilité) pour les propriétaires dont le chiffre d’affaires se situe entre 77 700 € et 188 700 €.
  • Encourageraient la pérennité et le développement de l’activité, en offrant une marge de progression confortable sans la contrainte du passage immédiat au régime réel.
  • Sanctuariseraient un régime adapté à leur modèle d’affaires, distinct des meublés de tourisme classiques.

Rien n’est encore acquis pour le moment mais si cet amendement passait l’étape du Parlement et était définitivement adopté dans le cadre du PLF 2026, il signerait la fin d’une période d’incertitude et offrirait aux chambres d’hôtes un cadre législatif et fiscal distinct et clair, essentiel pour la survie et le dynamisme de l’accueil « à la française » en milieu rural.

A suivre…

Source : PLF 2026, amendement de Fabien Di Filippo (Groupe Droite Républicaine), adopté en commission des finances le 21 octobre 2025.

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