MNS vs BNSSA : le problème et les solutions du Gouvernement 🏊‍♂️

Face à la crise du recrutement et aux inquiétudes concernant l’évolution de la profession des Maîtres-Nageurs Sauveteurs, le Ministère des Sports a récemment apporté des éclaircissements suite à une question parlementaire. Voici un résumé des problèmes soulevés et des actions concrètes que le Gouvernement entend mettre en œuvre pour valoriser et soutenir votre métier.

🚨 Le constat : une pénurie inquiétante

Le problème est double : la profession manque d’attractivité et le besoin en personnel est critique.

  • Manque de professionnels : La filière aquatique déplore un déficit estimé de 4.000 à 5.000 Maîtres-Nageurs Sauveteurs (MNS), des professionnels dont l’expertise est essentielle non seulement pour la surveillance, mais aussi pour l’enseignement de la natation.
  • Risque de noyades : Ce manque de personnel qualifié soulève de graves questions de sécurité, illustrées par le nombre tragique de noyades annuelles recensées en France.

⚖️ L’évolution réglementaire : le rôle du BNSSA

Pour pallier l’urgence de cette pénurie, le Gouvernement a modifié le rôle des titulaires du Brevet National de Sécurité et de Sauvetage Aquatique (BNSSA).

  • Décret n∘2023−437 : Depuis juin 2023, les titulaires du BNSSA sont autorisés à assurer la surveillance des baignades d’accès payant (piscines) de manière autonome et toute l’année. Cette mesure visait à apporter une réponse rapide au manque de surveillants, notamment pour les collectivités locales et les gestionnaires de piscines.
  • Clarification des rôles : Le Ministère des Sports insiste sur le fait que le BNSSA n’a pas vocation à se substituer au MNS. Le rôle du BNSSA reste strictement cantonné à la surveillance. Seul le MNS, grâce à sa formation plus complète, a la compétence d’enseigner la natation. L’objectif est de créer une complémentarité nécessaire entre ces deux fonctions.

🛠️ Les solutions du Gouvernement : valoriser et réformer

Afin de s’attaquer aux racines du problème, le Ministère des Sports a lancé les États Généraux de l’Encadrement et de la Surveillance dans la Filière Aquatique depuis février 2023. Ces travaux visent à revaloriser la profession de MNS.

Réforme de la formation (MNS) :

Le BPJEPS AAN (Brevet Professionnel de la Jeunesse, de l’Éducation Populaire et du Sport, mention activités aquatiques et nautiques), la certification phare pour devenir MNS, est en cours de réécriture en blocs de compétences.

Objectif : Rendre les parcours de formation plus courts, mieux adaptés aux contraintes des candidats et fluidifier les carrières professionnelles.

Attractivité du métier :

  • Mise en place d’un « Itinéraire métier » pour les MNS, visant à faciliter la formation continue, la reconversion et l’apprentissage (aussi bien dans le secteur privé que dans la fonction publique territoriale).
  • Développement de la formation contre les violences et incivilités, des problèmes croissants auxquels les surveillants sont confrontés.

Priorité à la Sécurité :

L’ensemble de ces mesures a pour but de garantir une surveillance suffisante et sécurisée des baignades, et de favoriser l’apprentissage de la natation dès le plus jeune âge, moyen le plus efficace de prévenir les noyades.

Résumé

Axe d’ActionMesure ConcrèteObjectif
Valorisation des CarrièresCréation d’un « Itinéraire métier »Favoriser la formation continue, la reconversion et l’apprentissage des MNS dans les secteurs public et privé.
Réforme de la FormationRéécriture du BPJEPS AAN en blocs de compétencesFaciliter les parcours de formation et fluidifier les carrières professionnelles pour les MNS.
Amélioration des Conditions d’ExerciceValorisation de la formation en matière de lutte contre les violences et incivilitésSoutenir les MNS confrontés à ces problèmes sur leur lieu de travail.

En conclusion, l’extension du rôle des BNSSA est une mesure d’urgence pour la surveillance, mais le Gouvernement s’engage parallèlement à réformer en profondeur la formation et les carrières des MNS pour garantir l’expertise nécessaire à l’encadrement des activités aquatiques et à la sécurité de tous.

Source : J.O. Sénat du 13 novembre 2025 ; Question écrite n° 4171, p. 5695.